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Ce jour là, nous parcourions La route de la Trace (N3) qui serpente dans les montagnes au nord de Fort-de-France. Longue de 5 kilomètres, la trace des Jésuites est un itinéraire magnifique au coeur de la luxuriante forêt tropicale humide où règnent les hautes fougères arborescentes, les anthuriums poussant à flanc de montagne et les épaisses touffes de bambous bordant les fossés. La route longe le versant oriental des pitons du Carbet, pics d’origine volcanique couronnant la montagne.
Ce sentier est d'un accés facile. son parcour est agrémenté tantôt de racines, tantôt des rondins qui en facilite la marche. Nos pieds se dérobent sur ce sol spongieux, gorgé d'humus et où l'odorat est surpris par ces senteurs de moisissures et de mousses pourrissantes. Rapidement, nous voila trempé par l'humidité ambiante où tout effort semble liquéfier notre corps et tremper nos habits.

Trois gués traversent cette trace en sa moitié, permettant un repos bien mérité. A cette endroit, le soleil réapparait. C'est un moment agréable qui nous permet d'échapper à la moiteur de la forêt dont l'atmosphère est saturée d'humidité.
C'est aussi l'occasion d'un bain rafraîchissant dans les eaux poissonneuses et d'une limpidité extraordinaire de la rivière du Lorain. C'est enfin le moment d'un repos réparateur ou le frémissement de l'eau, le calme ambiant et le silence de la clairière nous font réver d'une nature accessible et paisible.

La route suit une voie ouverte au XVIIe siècle par les jésuites.
Les insulaires se plaisent à dire que son tracé sinueux résulte du goût prononcé que les dits jésuites avaient pour le rhum...